A l’Est, du nouveau !

16 juillet 2019

A l’Est, du nouveau !

Le 13 mai dernier, les acteurs Monalisa de l’Est de la France s’étaient donné rendez-vous à Châlons-en-Champagne. Les invitations avaient été lancé quelques semaines plus tôt par la coopération de la Marne et les acteurs de coopérations et les membres d’équipes citoyennes de l’Aisne, de l’Aube de la Meurthe-et Moselle et des Vosges ont répondu présents à la proposition de Marie-Christine Bression, vice-présidente du Clic Entourage : « échanger pour apprendre à se connaître et à travailler ensemble ». Cette réunion inter-coopérations est une première, saluée par Françoise Fromageau présidente de MONALISA venue assister à la journée, qui devrait être renouvelée… et reprise par d’autres coopérations dans les prochains mois. 

Un échange d’expériences inter-coopérations, animée par Jessika Pocquet, psychologue au Clic Entourage (Marne) a ouvert la journée. Chaque animateur a parlé de la spécificité, de la culture et de l’histoire propre de sa coopération mais on a pu déceler dans les présentations riches en données et en idées des points communs : une forte attention aux territoires, l’importance de l’animation, l’effet levier de la démarche MONALISA.

Fabrications locales

Les différents témoignages ont montré comment une coopération peut construire une vision collective d’un territoire et inventer les réponses adaptées à ce territoire. Si la coop 54 (représentée par Marie-Line Rubini, directrice de l’ONPA) a réalisé une cartographie des acteurs pour mutualiser les connaissances, la coop 88 (représentée par François Cholez, responsable du pôle éducation et lien social à la Ligue de l’enseignement des Vosges) a élaboré une carte de déploiement des équipes citoyennes pour répondre à l’éloignement géographique. Même approche locale pour la coop 10 (représentée par Aurélia Mapelli, responsable du pôle prévention, communication et développement à la Fédération ADMR Aube) qui a créé des antennes MONALISA dans 6 communes (avec une présence hebdomadaire de travailleurs médico-sociaux, de bénévoles et de jeunes volontaires en Service Civique…) mais aussi pour l’Aisne (représentée par Claire Gosset, responsable de projet à la fédération ADMR) qui démarre sa démarche en choisissant de déployer des coopérations locales (calquées sur les MAIA ou les CLIC) pour s’adapter à la longueur du territoire (zone rurale avec une grande ville).

De l’animation 

François Cholez (coop 88) a insisté sur la structuration de la coopération et des règles de gouvernance et de fonctionnement. « Il existe une charte inter-partenariale qui conventionne le co-portage de la coopération par l’ADMR et la Ligue de l’enseignement. Ce document reprend tout ce que l’on a fait depuis 2016 et décrit la structuration de la coopération avec les différents comités de pilotage, les missions des animatrices et des jeunes volontaires en Service Civique. »

L’effet MONALISA 

Pour ces animateurs, agir ensemble contre l’isolement est une nécessité et ils savent utiliser « l’esprit de coopération » pour mobiliser largement sur leurs territoires.. … Pour Aurélia Mapelli (coop 10) « avec la charte MONALISA que 3 des 6 communautés de communes ont signé on a réussi à susciter l’intérêt des maires à la cause. » Même écho chez Marie-Line Rubini (coop 54) « faire du MONALISA permet de réunir les gens d’un même territoire. Cela nous a permis de fédérer des communes où les élus ne dialoguaient pas et de donner une neutralité à la question du vieillissement qui est une question éminemment politique. Cela a bien marché car l’approche équipe citoyenne a rapidement plu et les communes ont pu aller vite en s’appuyant sur les pratiques des uns et des autres ». Pour Claire Gosset (coop 02) qui a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer d’autres acteurs du département « en présentant MONALISA et en écoutant les autres on avance… » et pour François Cholez (coop 88) « ce qui est important c’est qu’une coopération MONALISA c’est une logique de mobilisation des acteurs à tous les niveaux pour déployer le maximum d’équipes citoyennes »

La diversité des projets réalisés a également été une source d’inspiration pour tous les participants : on retiendra notamment 

  • Le film réalisé par la coop 10 et mis à la disposition de toutes les coopérations MONALISA (en bas de page)
  • Les outils de communication proposés par les Vosges « pour être percutant vers nos publics cibles : les citoyens bénévoles et les personnes âgées isolées »

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  • La formation des bénévoles et des professionnels avec le projet Forlisa en Meurthe et Moselle 
  • Sans oublier le site internet de la coopération de la Marne : http://www.monalisa-marne.fr/ qui s’adresse à tous les publics (personnes isolées, aidants, bénévoles, professionnels » et recense les activités pour le lien social sur le territoire. Le site très complet est conçu comme un outil et apporte une mine d’informations et de contact à tous ceux qui veulent s’engager ou lutter contre leur propre isolement. 

Françoise Fromageau, présidente de MONALISA, a proposé une synthèse de cette matinée en mots clés en insistant sur l’importance d’allier les compétences professionnelles et bénévoles pour lutter contre l’isolement. Elle a aussi rendu hommage à la dimension humaine de ces démarches, où la pluralité et la proximité est très présente et a rappelé « aujourd’hui on ne peut avancer sans consulter toutes les personnes concernées par les politiques publiques ».

Un avis partagé par Didier Lesueur, directeur général de l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS) qui s’est dit convaincu que « la question sociale n’est pas que le traitement de la vulnérabilité économique » et que « l’utilité sociale n’est pas produite que pas le travail ». Les études réalisées par l’ODAS mettent en évidence un affaiblissement des liens sociaux susceptibles de remettre en question l’engagement et les projets collectifs. Didier Lesueur a insisté sur la nécessité de reconstruire des références partagées et de valoriser le rôle des acteurs et des élus locaux. « La nécessité de construire du lien social s’impose à tous. Dans nos études, les personnes âgées isolées se disent prêtes à renoncer à deux heures de ménage pour aller dans un endroit où il a de la vie »

La réponse est arrivée l’après-midi avec la participation des équipes citoyennes qui ont à leur tour témoigné de leurs engagements de proximité bénévoles de la Croix-Rouge, de la DINA, Familles Rurales, Petits Frères des Pauvres)