La coopération Ille-et-Vilaine : du maintien du lien à la reprise d'activité

05 juin 2020

La coopération Ille-et-Vilaine : du maintien du lien à la reprise d'activité

Les coopérations ont été particulièrement mobilisés pendant la crise sanitaire Il a fallu se réinventer et s'adapter pour assurer l’essentiel : garder un lien au moment où son maintien était plus entravé que jamais.  

Cette semaine, coup de projecteur sur les membres de la coopération d’Ille-et-Vilaine. Christelle Lahaie, coordinatrice de formation à l’Ufcv Bretagne, qui est l’un des organismes référents de la coopération MONALISA 35, Valérie Chaussepied, coordinatrice au CIAS à l'Ouest de Rennes et Sylvie Bodier, animatrice coordinatrice de l'OPAR ont répondu à nos questions. 

Comment les membres de la coopération ont-ils réagi à l'annonce du confinement ? 

La priorité des acteurs de la coopération a été de s‘organiser pour répondre aux besoins dans ce contexte inédit. De plus nous avons souhaité ensemble, rester attentifs et solidaires, partager les actualités de chacun. Comme beaucoup, ils ont réagi très vite pour maintenir le lien avec les personnes ainsi que la continuité de leurs missions. Certaines équipes ont un peu plus anticipé le confinement et ont arrêté jusqu'à trois semaines avant leurs actions en présentiel mais, pour tout le monde, les premières semaines de cette crise ont nécessité de s'adapter, de mobiliser énergie et engagement pour gérer les urgences et surtout rester en lien avec les bénéficiaires mais aussi avec les équipes de bénévoles et les référents de celles-ci.  

De plus, nous redoublons d'attention et sommes en veille permanente afin de repérer et de prévenir les nouvelles situations d'isolement, en relation avec commerçants et associations d'aides à domicile, pour que le phénomène ne prenne pas plus d'ampleur. En ce qui concerne par exemple le CIAS à l'Ouest de Rennes, l'équipe constituée de 23 « référents phoning » au démarrage pour environ 130 personnes contactées, compte aujourd'hui 30 référents pour 190 bénéficiaires des appels. Cette équipe de veilleurs téléphoniques regroupe des bénévoles, des services civiques, des stagiaires en formation sociale et deux salariés. 

Les acteurs de notre coopération ont mobilisé toute leur énergie pour trouver des solutions à chaque problème qui se posait à eux. La préoccupation de chacun était d'informer les bénéficiaires sur les dispositifs et aides possibles, les numéros d'écoute et toutes les actions mises en place. Ils ont notamment assuré des appels téléphoniques, les courses et la livraison de médicaments. Un contexte chronophage et délicat pour beaucoup de professionnels, mais ils ont su réagir, trouver des solutions, être créatifs. Il a aussi fallu organiser le partage des rôles ; en effet, en plus des bénévoles, des élus, des professionnels, des citoyens se sont mobilisés massivement, il a donc fallu coordonner tout cela et mobiliser des compétences numériques et collaboratives. 

 

Qu'avez-vous mis en place ou comment êtes-vous restés en lien ? 

Dans un premier temps, la priorité était de garder un lien avec les bénéficiaires. Beaucoup d'appels téléphoniques ont été passés et de nombreux courriers ont été envoyés. Aussi, de petites attentions ont émergé telles que le chocolat distribué pour Pâques ou le brin de muguet du premier mai. Des activités d'animations à distance ont été lancées, que ce soit par mails ou envois de documents : elles ont pris la forme de jeux d'écriture ou de défis à réaliser sur les thèmes du chant, des poèmes et des photos, qui serviront par la suite à faire une exposition. Certains envoyaient leurs œuvres quand d'autres envoyaient juste des petits coucous mais, de façon générale, ils étaient heureux que l'on pense à eux régulièrement. Une vidéo type "la boulette", où l'on peut voir des acteurs déplier une boule de papier sur laquelle il est inscrit un mot de soutien a également été partagée par l'OPAR à l'attention de ses adhérents. Le numérique a également été utilisé par le CIAS à l'Ouest de Rennes, proposant à leurs bénéficiaires, en audio-conférence, des ateliers de théâtre d'impro tous les mercredis et des séances de sophrologie tous les vendredis. Nous avons finalement reçu beaucoup de demandes de citoyens qui voulaient aider, ce qui a donné naissance aux Masques Solidaires dans certaines communes : des bénévoles ont réalisé des masques en tissu pour pouvoir en distribuer aux aînés. 

La nécessité de rester en lien entre membres de la coopération a également été exprimée et participer aux commissions réseau MONALISA nous a donné l'idée de faire des skypes réguliers pour s'informer de nos réalités, partager nos questionnements, nos ressources et idées. Nous avons ainsi partagé le guide d'appels téléphoniques, un guide de reprise d'activité ou des idées d'animations possibles avec le site de l'Opéra de Rennes qui proposait du contenu gratuit ou encore le spectacle du Cirque du Soleil. 

Sylvanie Chathuant d'Unis-Cité a proposé de réaliser une restitution graphique de ce qui s'est échangé lors de notre premier SkypeAinsi, les actions menées sont plus facilement identifiables et tout le monde peut s'en inspirer. Pour les participants, cela a été important de pouvoir partager leur réalité et leurs questionnements sur la suite, c'était un besoin pour ceux qui voulaient parler de ce qu'ils vivaient. 

Tout au long de cette crise et encore aujourd'hui, les référents d'équipes ont fait preuve d'énergie, d'engagement, d'adaptation et de créativité tandis que bénévoles, citoyens, commerçants et volontaires se sont massivement mobilisés.

 

Comment envisagez-vous la suite dans les semaines à venir, avec le déconfinement progressif ? 

Nous nous posons beaucoup de questions pour l'après mais nous savons que les bénéficiaires sont en grande demande. Si certains ont décidé de réactiver en place les visites de convivialité en présentiel, ils se demandent encore comment les organiser : les bénévoles doivent être volontaires et surtout respecter tous les gestes barrières. Que ce soit pour les bénévoles ou pour nos aînés, ce qui prime est le libre choix. Les questions sont aussi tournées sur des problèmes qui peuvent s'ajouter à la crise sanitaire actuelle : comment garder le lien en période d'été, synonyme de canicule et de congés des bénévoles et d'une possible canicule ? 

Malgré toutes ces interrogations, il faut reprendre au plus vite pour ne pas que l'isolement s'installe davantage. "Au plus vite" ne veut pas non plus dire "trop vite" : toutes les équipes sont en pleine réflexion sur l'organisation, la création de fiches protocoles et la mise en place de petites formations. Même si les feux verts sont donnés pour reprendre nos activités, il y a une certaine responsabilité des acteurs vis à vis des bénéficiaires. Ils ont à cœur d'être prêts et de mener leurs actions en maitrisant les risques. L'enjeu est maintenant pour nous de redoubler d'efforts pour répondre aux situations d'isolement et à l'impact émotionnel des bénéficiaires qui subissent le choc psychologique de cette crise, notamment dû à l'absence de contacts physiques avec leur famille. 

Notre volonté principale est de poursuivre ce que nous faisions avant le confinement, même si nous ne savons pas quand pourront reprendre certaines de nos activités. Les Petits Frères des Pauvres réfléchissent à maintenir des séjours vacances mais sur une durée et avec des groupes plus restreints. Aussi, un exemple parlant est celui du film que nous réalisions avant le confinement ; au sein de la coopération, nous avions prévu un temps fort en septembre pour échanger ensemble sur les pratiques et animer le réseau des bénévoles. Dans un but de valorisation des acteurs, nous voulions réaliser un petit film sur différentes équipes et actions menées. Un bénévole ayant des compétences dans la réalisation avait donc commencé à produire ce film avec une petite équipe, en prenant contact avec les référents d'équipes qui souhaitaient participer. Aujourd'hui la réalisation de ce film a été interrompue, mais nous aimerions reprendre dès que possible, peut-être même cet été, avec les gestes barrières. Ainsi, le film sera prêt quand nous organiserons notre rencontre. 

 

Qui peut-on contacter si on souhaite en savoir plus sur votre coopération ? 

Les contacts au sein des organismes référents : 
Christelle LAHAIE – Ufcv – Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
Réginald Cornier – Petits Frères des Pauvres - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
Melanie RUAUDEL- CIAS Liffré Cormier Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
Sylvie BODIER - OPAR - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  
Lore Kébé Escabasse Mairie de Vern S/Seiche - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  
Valérie CHAUSSEPIED CIAS à l’Ouest de Rennes - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
Sylvanie CHATHUANT – Unis-Cité Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  
Justine Lossuarn – CCCAS Montfort-sur-Meu - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.                          

Plus d’infos à lire sur la page de la coopération 35 :  
https://monalisa-asso.fr/mobilisation-cooperations-departementales/item/cooperation-departementale-d-ille-et-vilaine 

"On vous l'a dit ! On vous le redit ! 
Créé par Madeleine, dans le cadre des défis poèmes lancés par l’OPAR 
Épidémie est une drôle de nana 
Elle s'en est venue, virus nombreux aux bras 
Et jamais ne renonce à frapper ça et là 
Alors, si m'en croyez 
Restez, bien confinés 
Ne sortez du logis 
Que par nécessité 
Et si cloîtrés, rester 
Vous pèse infiniment 
Pensez à celles et ceux qui, harassés 
Sauvent des vies en allant 
Jours et nuits sans relâche 
Accomplissant leurs tâches 
Celle de nous sauver. 
Alors, un sursaut de dignité 
Pour ne point succomber. 
Lavez et encore lavez vos mains 
Virez-les ces virus soir et matin 
Remerciez ceux qui oeuvrent 
A vaincre cette pieuvre, 
Chassez, pourchassez, 
Cette ennemie redoutable 
Alors, si m'en croyez, résistez 
A l'envie folle 
D'aller batifoler 
Il faut par solidarité 
Alors que virus volent 
A son logis rester."