La démarche MONALISA inspire le rapport sur la concertation Grand Age autonomie

29 mars 2019

La démarche MONALISA inspire le rapport sur la concertation Grand Age autonomie

La lutte contre l’isolement sera une priorité de la future loi Grand Age qui devrait être votée à l’automne.

Dans son rapport sur la concertation grand âge autonomie qu’il a remis 28 mars 2019 à la ministre de la Santé et de la Solidarité, Dominique Libault, propose de reconnaître la perte d’autonomie comme un nouveau risque de protection sociale et formule plusieurs propositions pour prévenir cette perte d’autonomie et améliorer la vie des personnes âgées. Il insiste aussi sur la nécessité de réaffirmer et de promouvoir leur citoyenneté, en luttant contre leur isolement et en assurant la participation sociale des aînés.

« Il y a urgence à ne plus condamner aucun de nos aînés à une solitude qui tue plus sûrement encore que le vieillissement du corps ». C’est par ces mots que la ministre de la Santé et des Solidarités a conclu son discours. Le rapport de Dominique Libault aborde la question de l’isolement dans ses différentes dimensions (au domicile, en établissement, dans les ruptures d’un parcours de soin, face à la montée des univers numérique, le manque d’articulation des interventions, les conditions de prises en charges inadaptées… ) et préconise de recréer du lien social autour de la personne avec l’ensemble des acteurs concernés, comme des écosystèmes relationnels réunissant professionnels, aidants mais aussi bénévoles de tous âges et volontaires.

Le rapport Libault préconise que la loi fixe un objectif : « Lutter contre l’isolement de la personne âgée en mobilisant les bénévoles de tous les âges. »

La loi ASV de 2015 avait posé les premières bases d’une politique publique de lutte contre l’isolement en définissant les missions de MONALISA. Le rapport Libault, travail préparatoire de la future loi et réaffirme une forte reconnaissance du rôle des bénévoles dans la lutte contre l’isolement, en articulant notamment leurs actions avec celles des aidants et des volontaires du service national ou du service civique universel.

La proposition 35 préconise de « Lancer une mobilisation nationale des bénévoles auprès des personnes âgées », et reprend et développe plusieurs principes opératoires déployés depuis 5 ans par la Mobilisation nationale contre l’isolement des âgés :

  • une charte formalisant les engagements collectifs bénévoles portés par les structures associatives et des équipes citoyennes (voir la charte de l’équipe citoyenne)
  • la mobilisation des collectivités communales ou intercommunales, de leurs CCAS ou d’entités territoriales des conseils départementaux pour favoriser la mise en relation des bénévoles et des personnes fragiles et leurs aidants sur leur territoire (découvrir les coopérations territoriales)
  • un centre de ressource pour capitaliser les bonnes pratiques et développer des actions d’ingénierie de formation des bénévoles (en savoir plus sur la formation socle)

La proposition insiste sur le rôle des Conférences des financeurs dans la définition des stratégies de mobilisation des bénévoles et d’appuis pour susciter l’adhésion à la charte et la mise en œuvre d’actions de formation des bénévoles

La proposition 36 préconise de « Mobiliser le service national universel et le service civique auprès des personnes âgées ». Il s’agit de favoriser les missions de service civique en proximité des personnes âgées pour renforcer la mobilisation nationale des bénévoles, comme cela a été expérimenté pendant 18 mois par plusieurs acteurs de MONALISA (Volontaires contre l'isolement) qui a permis d’élaborer un programme de généralisation qui pourrait inspirer la traduction de cette proposition dans la loi à venir.

La proposition 37 vise à favoriser l’engagement bénévole des séniors par la création d’une plateforme nationale hébergée par le portail « bienviellir » et relayée par les caisses de retraite.

C’est un encouragement fort pour les acteurs de MONALISA.

Depuis 2014, MONALISA a multiplié par 10 le nombre de ses signataires (476 en mars 2019) et se déploie dans 63 départements avec près de 300 équipes citoyennes. Il faut maintenant inscrire la Mobilisation nationale dans le droit commun de manière durable, changer d’échelle et agir à la hauteur des enjeux et sur tous les territoires.

La mobilisation de tous, sur les territoires comme au niveau national, s’impose maintenant pour s’assurer que les préconisations du rapport deviennent des éléments concrets dans la loi à venir.