Une hausse de l’isolement de 3 points en 3 ans

12 décembre 2019

Une hausse de l’isolement de 3 points en 3 ans

7 millions de français souffrent aujourd’hui d’isolement social, selon la nouvelle étude du Crédoc (1), ce qui représente une hausse de 3 points par rapport à la dernière enquête réalisée par le Credoc en 2016. En 3 ans, le phénomène de l’isolement concerne aujourd’hui 1,5 million de personnes supplémentaires. Dans cette nouvelle étude, le Credoc met spécialement en évidence comment la mobilité est devenue aujourd’hui un facteur clé de la sociabilité.

L’isolement est bien la nouvelle misère sociale. En effet, il touche 13% des Français et se conjugue avec des situations de grande précarité, sociale, économique…

Tous les réseaux de sociabilité sont concernés par cette « crise de la solitude, et les chiffres mettent en évidence les conditions de vie plus précaires des personnes isolées. En effet, les situations d’extrême isolement résultent fréquemment d’une suite d’évènements : départ du domicile parental, violences conjugales, perte d’emploi ou précarité, absence de relation amoureuse, maladie ou handicap, déménagement dans un territoire enclavé…

  • Le cercle des amis, traditionnellement considéré comme le plus important par les Français, se délite pour les plus fragiles : les chômeurs (-8 points) et les personnes à bas revenus (-5 points).
  • Les contacts le voisinage s’espacent : 49% ont des relations régulières (- 5 points) avec leurs voisins qui dépassent le simple « bonjour ».
  • Les relations entre collègues de travail sont moins fréquentes : 30% contre 34% il y a 3 ans.

A noter, l’engagement dans les réseaux associatifs baissent légèrement.

La famille devient pour la première fois le premier cercle pour les personnes interrogées et apparait comme une valeur refuge : 3 français sur 4 accordent une importance élévée à leur propre famille et leurs enfants.

Cette étude met aussi nettement en évidence comment l’isolement relationnel va de pair avec une mobilité plus restreinte (une personne isolée sur cinq n’a pas accès à une voiture) et identifient les facteurs qui compliquent les déplacements et donc les contacts :

  • La maladie ou le handicap (30%)
  • Les contraintes psychologiques : en effet, se déplacer est une source d’angoisse pour un quart des personnes isolées qui portent sur les déplacements et les modes de transport, un regard plus anxiogène qu’en moyenne
  • Les contraintes territoriales : les personnes isolées affichent des taux de mobilité inférieurs de 15 à 22 points aux mobilités les plus importantes
  • Les contraintes financières : 43% des personnes isolées partent en vacances contre 64% pour l’ensemble de la population
  • La longueur des temps de trajet travail/domicile qui réduisent les taux de sociabilité.

« Lever les freins à la mobilité, c’est donc lutter contre la solitude » confirme le Crédoc. Et cela passe forcément par une action de proximité pour atteindre les personnes isolées dans leur lieu de vie.

Retrouvez toutes les actions pour le lien social et pour la mobilité solidaire sur www.equipecitoyenne.fr »

 (1) L’enquête a été réalisée en ligne entre décembre 2018 et janvier 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 2976 personnes âgées de 15 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas. Des entretiens téléphoniques auprès de personnes en situation d’isolement relationnel.