Au moment où les bases de la création d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale consacrée au risque de perte d’autonomie sont posées, l’association MONALISA a vécu le 3 juillet une assemblée générale particulière, en présence d’une centaine d’acteurs et partenaires, et notamment Marie-Anne Montchamp et Stéphane Corbin, respectivement présidente et directeur adjoint de la CNSA. Ces trois heures de visioconférence ont donné l’occasion de faire un bilan des 7 années de Mobilisation . Un septennat qui de l’avis de tous a permis de faire bouger les lignes, de faire avancer la cause et d’expérimenter des solutions prêtes à être reprises et déclinées dans une future politique publique contre l’isolement social. Cette AG a également marqué la fin de l’équipe nationale, engagée et mobilisée depuis près de 7 ans pour les plus anciens, puisque l’arrêt des subventions principales de l’association est le corollaire de l’ouverture d’une politique ambitieuse de lutte contre l’isolement et de lignes dédiées au sein de la CNSA.
Les coopérations ont été particulièrement mobilisés pendant la crise sanitaireIl a fallu se réinventer et s'adapter pour assurer l’essentiel : garder un lien au moment où son maintien étaitplus entravé que jamais.
Cette semaine, coup de projecteur sur les membres de la coopération d’Ille-et-Vilaine. Christelle Lahaie, coordinatrice de formation à l’Ufcv Bretagne, qui est l’un des organismes référents de la coopération MONALISA35, Valérie Chaussepied, coordinatrice au CIAS à l'Ouest de Rennes et Sylvie Bodier, animatrice coordinatrice de l'OPAR ont répondu à nos questions.
Pour la cinquième année, les Prix de la Fondation MUTAC récompensent les initiatives innovantes en matière de lutte contre l’isolement des personnes âgées. Cette année, une nouvelle thématique concerne les initiatives contre l'isolement des personnes âgées confinées.
Dans son premier rapport d’étape remis à Olivier Véran fin mars, Jérôme Guedj fait 42 propositions concrètes pour lutter contre l'isolement des personnes âgées et fragiles isolées en période de confinement. Après avoir salué l’engagement des acteurs au quotidien, bien avant la crise actuelle, il a mis en avant deux volets essentiels de son rapport :
La situation de confinement est une période qui renforce la solitude de nos aînés. En effet, les visites et les actions habituelles sont temporairement suspendues ce qui a tendance à suspendre également les seuls liens sociaux dont la personne bénéficiait. Pour éviter que l'isolement de ces personnes ne se fasse plus profond, il est essentiel de garder un contact avec elles. Certaines équipes ont déjà adopté les appels téléphoniques ou les appels vidéos avec les séniors qu'elles suivent mais un moyen de soutenir ceux que nous ne connaissons pas existe aussi. C'est ce que propose le site 1 lettre 1 sourire, aidé par l'association Tous au Web. En effet, par l'intermédiare de ce site internet, il est possible d'envoyer une lettre de soutien aux résidents des EHPAD et des résidences autonomes.
Dans ce contexte de confinement, les contacts avec les personnes âgées sont réduits au strict minimum. De ce fait, c'est une période durant laquelle l'isolement est lourd. Il est donc important de garder un contact avec les personnes afin de limiter au maximum celui-ci et prendre connaissance de leur état tout au long de ce contexte de pandémie. Se pose alors le problème de la sécurité durant ces contacts qui sont surtout des entretiens téléphoniques.
Entretien avec Georges BRAY, délégué de la Fédération des centres sociaux et co-animateur de la coopération MONALISA Charente (16).
Alors que la crise sanitaire pousse plus que jamais les acteurs locaux à coopérer et à se soutenir pour pouvoir réagir rapidement et trouver des réponses à des situations et des besoins inédits, l’incertitude sur la durée du confinement fait déjà poindre de nouvelles questions et inquiétudes. Quel impact sur le moral et la santé des personnes âgées isolées, notamment celles qui n’ont pas accès aux outils permettant de rester en lien à distance ? Comment maintenir dans la durée l’effort exceptionnel de tous les acteurs engagés au quotidien, bénévoles et professionnels ? Et la perspective du déconfinement progressif nous invite à penser les moyens decapitaliser pour l’après-crise…
Entretien avec Sébastien JEHANNO, chargé de mission "Initiatives solidaires, Réseaux" à l'ORPAN, l’association des seniors nantais et Valérie BAHOLET, chargée de mission Prévention / Lutte contre l'isolement au CCAS de Nantes, co-animateurs de la coopération Nantaise MONALISA
Au-delà des risques liés au Covid-19, les conséquences du confinement sur la santé sont préoccupantes pour tous, et plus particulièrement pour les personnes âgées qui voient leurs déplacements, et donc leur activité physique également, réduits au minimum.
Afin de permettre à des personnes âgées et/ou fragilisées de maintenir une activité physique, le groupe associatif Siel Bleu a décidé de mettre à disposition des outils en libre accès pour maintenir le lien social et continuer à bouger pendant tout le confinement.
L'heure du déconfinement a soulevé et continue de soulever de nombreuses questions sur la reprise d'activités auprès des personnes âgées : si beaucoup souhaitent reprendre au plus vite, l'interrogation principale porte sur la manière de faire. La volonté de rompre l'isolement fait face au sentiment de responsabilité des acteurs et partout, des solutions sont recherchées pour allier plaisir et sécurité. Que ce soit par la mise en place de visites en bas de porte ou d'activités dans les cours des EHPAD, la volonté de tous est de mettre fin à la solitude de nos aînés.
Après trois semaines de déconfinement, la commission réseau du 28 mai a permis de continuer à partager nos expériences à travers les témoignages de deux associations : le CLARPA 56 dans le Morbihan et le Centre Social rural de Froissy-Crèvecoeur dans l'Oise qui ont maintenu le lien avec leurs bénéficiaires tout au long de cette crise
Dans une tribune au "Monde", le sociologue Serge Guérin et la psychologue Véronique Suissa estiment que le peu de considération pour les personnes âgées et ceux qui les accompagnent, en particulier dans les Ehpad, aura été l’un des points noirs de la crise sanitaire. Avec Philippe Denormandie, ils sont à l'origine d'un appel à des "Etats Généraux de la Séniorisation de la société", qui a vocation à servir de base pour réformer la société autour de la thématique du grand âge en passant par la rédaction d'un rapport citoyen. Nous nous sommes entretenus à ce propos avec Véronique Suissa et Serge Guerin, qui étaient invités de la commission réseau Monalisa du 30 avril.
Depuis le début de la crise, le Groupe SOS Seniors a répensé son dispositif Seniors Connect pour faire face aux enjeux actuels et continuer de venir en aide aux personnes âgées isolées à domicile dans les départements de la Moselle et des Vosges.
Parmi les personnes rendues plus vulnérables par l’isolement forcé du confinement figurent les personnes en situation de handicap. Et notamment celles qui vieillissent.
Alors que nous sommes entrés dans la 4ème semaine de confinement et que la perspective d’un déconfinement au 15 avril est désormais exclue, les initiatives locales et nationales se multiplient et les acteurs parties prenantes de Monalisa sur les territoires expriment plus que jamais le besoin d’être en contact pour partager leurs expériences afin d’être présents aux côtés des personnes âgées isolées et de renforcer les liens sociaux fragilisés par cette crise sanitaire.
Face aux problématiques et besoins nouveaux, notamment en terme d’organisation, de gestion humaine ou d’éthique, que fait émerger la crise sanitaire et sociale actuelle, une plateforme de construction, de partage et de diffusion de bonnes pratiques nationale vient d’être lancée : https://entraide.arbitryum.fr
Le Groupe La Poste soutient les personnes âgées isolées en rendant gratuit son service de visites par le facteur « VEILLER SUR MES PARENTS ». Pendant toute la durée du confinement, une visite hebdomadaire de lien social est offerte à toutes les personnes qui souhaitent en bénéficier. Dans le cadre des visites au domicile des seniors, le facteur appliquera les mesures sanitaires pour protéger son client : port du masque de type chirurgical, usage de gel hydro alcoolique, respect des distances de protection.
L'isolement social des séniors est une réalité mise sur le devant de la scène par la crise sanitaire, celle-ci ayant privé nos ainés de leurs liens avec l'extérieur, déjà faibles pour beaucoup. Après le rapport paru en avril de Jérôme Guedj, chargé d’une mission sur l’isolement des personnes âgées confinées, une étude du Gérontopôle des Pays de la Loire (« Le déconfinement des personnes âgées, quelles perspectives territoriales ? »), éclaire sur l'inégale répartition de celui-ci sur le territoire français.
Docteur en géographie et enseignant chercheur ayant travaillé sur le vieillissement, Mickaël Blanchet a présenté au cours de la commission réseau du 4 juin cette étude, menée en collaboration avec Niels Knapp-Ziller, géographe et chargé de mission action territoriale, et Elisabeth Artaud, chargée de mission formation et action territoriale du Gérontopôle des Pays de la Loire.
Cédric SZABO, lui-aussi géographe, directeur de l’association des Maires Ruraux de France, a pu réagir à cette étude au cours de cette même commission.
A l'annonce du confinement, les missions des équipes citoyennes se sont rapidement adaptées et il a fallu trouver des solutions pour maintenir le lien. Plusieurs initiatives ont fleuri partout en France, avec chacune leur originalité : cartes et courriers ont été envoyés, accompagnés parfois de numéros utiles et de dessins d'enfants, les appels téléphoniques et visio-conférences se sont massivement organisés, suivis par les cours d'apprentissage du numérique et par l'équipement d'EHPAD en tablettes. La question des besoins vitaux a aussi soulevé un élan de générosité citoyenne permettant aux personnes âgées de recevoir leurs courses à domicile et ainsi limiter les risques. Un constat a finalement été fait : pour un grand nombre de nos aînés, le confinement existait bien avant le 17 mars. Les personnes isolées font pour la plupart face à la monotonie au quotidien mais la crise constitue bien sûr un facteur aggravant.
A l’heure du début du déconfinement, la commission réseau Monalisa du 14 mai a été riche en échanges avec le témoignage de deux associations : les sorties du Cœur (01) et ADAO (30) qui ont continué à garder le contact avec les personnes en EHPAD pendant tout le confinement. S’en est suivi un partage d’initiatives pour rejoindre les personnes en EHPAD ou à domicile.
7 semaines après le lancement de la plateforme www.jeveuxaider.gouv pour répondre à la crise sanitaire, 300 000 personnes ont répondu à cet appel à la solidarité mais elles sont très nombreuses à ne pas avoir pu concrétiser cet engagement, faute de mission proposées. Comment aujourd’hui profiter de ce formidable élan pour faire reculer l’isolement sur les territoires ?
En cette période de crise, les conditions de vie des personnes âgées ou en situation de fragilité deviennent compliquées. Toutefois, les personnes fragilisées par le confinement ne sont pas les seules touchées par leur changement soudain de mode de vie. Les proches aidants se voient aussi affectés. Pour les soutenir,Nouveau Souffle, une association engagée depuis 2015 dans le soutien aux aidants et leurs proches confrontés à une perte d'autonomie, a mis au point un dispositif qui va plus loin que la simple écoute téléphonique.
Cette priorité 9 du rapport de Jérôme Guedj reprend un des modes opératoires de MONALISA. Elle est centrale dans la perspective de sortie de crise. Nous reproduisons ici quelques extraits du rapport :
« Sous cette bannière « équipes citoyennes pour le lien social » se retrouvent déjà actuellement des équipes bénévoles portées par les associations suivantes : les Petits Frères des Pauvres, la Fédération des Centres Sociaux, la Croix-Rouge française, le Secours catholique, la Société Saint Vincent de Paul, Génération Mouvement, l’ADMR, Una , Malakoff Médéric, l’ANR, France Alzheimer, Fédération nationale Famille rurale, Fondation Claude Pompidou, Armée du Salut, UFOLEP, Bistrots mémoire, AGIR ABCD. La carte géolocalise aussi des équipes bénévoles portées par des CCAS, des CIAS, des offices de retraités, des EHPAD, des associations locales, etc. Lorsque nous parlons dans ce rapport d’« équipes citoyennes pour le lien social », nous parlons donc et en réalité de toute la diversité associative qui les compose. »
Les mesures de confinement mises en place pour lutter contre le COVID-19 accentuent la fracture numérique. De nombreux Français peinent à réaliser leurs démarches en ligne. La plateforme Solidarite-numerique.fr a été lancée pour aider les personnes en difficulté face aux outils numériques.
La situation de confinement est une période compliquée pour l’ensemble de la population.
Mais la difficulté est plus aigüe encore pour les personnes âgées déjà fragilisées qui peuvent être confrontées à des problèmes pratiques comme se ravitailler en produits de première nécessité ou en médicaments.
Pour leur éviter d’avoir à sortir et limiter autant que possible les risques de contamination, l’action sociale du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco expérimente depuis le 25 mars un dispositif d’aide aux courses destiné aux retraités isolés de 70 ans ou plus.
Pour faire face à cette situation exceptionnelle liée à la crise du COVID-19 et assurer sa mission d’aide aux personnes vulnérables, la Croix-Rouge française a mis sur pied un dispositif exceptionnel de conciergerie solidaire : « Croix-Rouge chez vous ».